L’élevage des bovins en Camargue se pratique de manière traditionnelle. La conduite des troupeaux se fait à cheval par les gardians. Les animaux ont conservé leur instinct sauvage, et toute manipulation doit se faire avec beaucoup de précaution car elle peut s’avérer dangereuse. Les animaux pâturent toute l’année en extérieur de manière extensive, voire très extensive, sur des milieux variés (souvent sansouïres, marais et pelouses en été et prairies ou résidus de culture comme les rizières en hiver).

Les saillies se font de manière naturelle. Les naissances des veaux ont généralement lieu de janvier à avril, parfois plus tôt, chez les taureaux  Brave. Le sevrage est réalisé à l’automne, les veaux sont alors rapprochés des bâtiments des mas pour la période hivernale; ils rejoindront leurs congénères d’un an de plus au printemps.

La ferrade consiste à la pratique annuelle du marquage au feu des jeunes animaux. Les chiffres des boucles d’identification qu’ils portent aux oreilles étant trop difficile à distinguer à distance, un numéro est apposé sur le dos de l’animal correspondant aux derniers numéros d’identification, avec le numéro de l’année de naissance. Le sigle de l’élevage sera également apposé sur la cuisse de l’animal attestant l’identité de son élevage d’origine. Ce marquage est indispensable à la bonne gestion des troupeaux.

Les animaux vont puiser dans les milieux naturels l’alimentation dont ils ont besoin. Ces milieux présentent une diversité de plantes halophiles (qui poussent sur sol salé). Parfois complémentés en fourrage en hiver, les animaux bénéficient d’une alimentation typique du terroir camarguais.
Entre 3 et 5 ans, les jeunes bovins vont être testés sur leur comportement par le manadier. En course camarguaise pour la raço di Biou, les jeunes mâles et femelles seront jugés pour être destinés à la reproduction, comme cocardiers ou cocardières, ou orientés vers l’abattoir. Dans la culture espagnole, se sont les reproducteurs qui sont testés en « tienta ». Leur comportement est alors jugé par le ganadero en condition de corrida, sans mise à mort

Tous les animaux ont un potentiel physique pour les spectacles taurins. Ceux qui ne présentent pas le comportement recherché par l’éleveur conservent toutes leurs aptitudes physiques pour faire une viande de qualité