La Camargue, formé par le delta du Rhône a développé une tradition séculaire d’élevage extensif du taureau.

La Camargue à proprement parler désigne une « île » de 86 000 ha entre la mer Méditerranée et les deux bras du Rhône. Elle est occupée par deux communes très étendues : Arles et les Saintes Maries de la Mer. Du fait de la même origine géomorphologie, on associe souvent sous le nom de Camargue, cette « île » (ou Grande Camargue), le Plan du Bourg, la Petite Camargue Saintoise et la Camargue Ardoise.

La Camargue est composée de grands espaces de milieux naturels ouverts sous influence d’un climat méditerranéen. D’une altitude très faible voire nulle, à part sur les hautes terres et les bourrelets alluviaux du Rhône, les sols sont marécageux et salés, peu productifs. Les étés peuvent y être très chauds et secs et les hivers très rudes et humides, avec des vents violents et froids. En ce qui concerne l’élevage, seuls des animaux rustiques valorisent ces milieux humides spécifiques du delta du Rhône.

Les premières traces de l’élevage de bovins en Camargue et ses finalités

Le plus ancien écrit faisant référence à la race bovine de Camargue est un texte de 1551 écrit par Quiqueran de Beaujeu, évêque de Sénés, mais on pense que les taureaux étaient présents en Camargue au Moyen-âge, voire à l’Antiquité. Les taureaux étaient alors utilisés pour les travaux agricoles et la production de viande. Petit à petit, la finalité de l’élevage évolue vers les jeux taurins.

Le déroulement de courses camarguaises est attesté dès le XVIIIème siècle et elles deviennent la finalité principale de l’élevage dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Quant aux taureaux de race espagnole, ils ont été introduits en Camargue en 1869. Ils sont élevés par les ganaderos pour la corrida. Des croisements entre la race brave espagnole et la race di Biòu ont été testés, mais les qualités de ces animaux en arènes n’ont pas convaincu les manadiers et les ganaderos.